Coudre un tutu professionnel - Part 3. : la décoration et les finitions
Bonjour !
Troisième et dernier épisode de mon feuilleton "coudre un tutu", avec une partie assez sympathique : la décoration du tutu.
L'offre de tutus confectionnés de façon artisanale, en France, à la demande et sur mesure est plutôt rare. Si vous recherchez le tutu de vos rêves, je vous donne rendez vous sur ma boutique en ligne : https://terpsi-boutique.fr/
Comme la plupart des costumes de scène, le tutu doit comporter des ornements qui lui apportent de la personnalité et de la brillance.
Pour mon tutu, j'ai opté pour un décor de style baroque, dans les tons or et cuivré. Les éléments utilisés pour les ornements sont de la dentelle et de la guipure or, des strass, des perles dorées et des sequins.
Le décor du tutu :
Pour décorer le tutu, on crée ce qu'on appelle un plateau. Ici mon plateau est constitué d'un disque de tulle orange lamé or, dont j'ai agrémenté le tour d'une bordure de dentelle.
Cette bordure est fixée à la machine au point zig zag, avec un fil métallisé or sur le dessus et du fil orange dans la canette.
Par dessus cette dentelle, j'ai collé d'une part des petits strass et brodé d'autre part des sequins cuivrés dont le centre est orné d'une perle dorée.
Voici ce que ça donne en gros plan.
J'ai alterné sequin brodé d'une perle et strass collé.
Sur l'envers, on voit le point de fixation de la bordure au point zig-zag...
Et tous les petits noeuds qui maintiennent les sequins et les perles (ici les fils avant nouage).
Comme vous vous en doutez, la broderie à la main de tous ces sequins est un travail de patience, mais qui apporte un vrai +++ au tutu.
Une fois le plateau décoré, je l'ai froncé et bâti sur mon bas de tutu.
Le rendu est joli, le plateau forme une petite corolle qui vient joliment souligner le tutu, en accord avec la couleur du bustier.
Le décor du bustier :
Pour le bustier, j'ai utilisé des pièces de guipure or. Le premier exercice est de trouver un positionnement adéquat et harmonieux. Pour ce faire, j'ai placé le bustier sur un de mes mannequins et ai fait des essais en épinglant mes appliqués.
Et voici la disposition que j'ai retenue, avant de passer à la couture à la main de ces appliqués sur mon bustier.
Puis, ce fut au tour des strass, avec pour commencer le positionnement des plus grosses pièces. J'ai choisi, en rappel avec le plateau, des strass cuivrés et des strass "neutres". Ces gros strass ont été collés puis, après une nuit de pose, cousus pour plus de sécurité.
Et pour parfaire le tout, j'ai ajouté des strass plus petits, dans les mêmes tons, qui sont juste collés.
J'ai utilisé une colle spéciale pour les strass. Mes strass étant thermocollants, j'aurais également pu les fixer avec mon fer à strass, mais j'ai eu peur d'abimer mon tissu délicat.
Voici la fameuse colle, avec un applicateur hypra fin, que je n'ai trouvée que sur Amazon...
Un gros plan sur l'appliqué central, avec les petits strass collés et le gros collé/cousu...
... Et sur un des appliqués latéraux.
Le tout formant un résultat harmonieux.
L'assemblage et les finitions :
Une fois la colle bien sèche, j'ai pu passer à l'assemblage du bustier au tutu, et plus précisément de la basque au tutu.
Cette dernière opération est difficile, ma machine a un peu patiné et j'ai éprouvé des difficultés dans le maniement d'un côté de tout ce tulle, de l'autre du bustier baleiné.
Du coup, je trouve que ma couture d'assemblage n'est pas parfaite... Je pense que je prendrai le temps de faire une fixation complémentaire du bord de la basque au tutu, à la main au point invisible, et je reprendrai sans doute également l'endroit où j'ai patiné. Il me restera également à ajouter quelques crochets à l'arrière de la culotte.
Ceci étant, voici le tutu terminé et pour un premier, j'en suis satisfaite.
Je trouve que tous les éléments s'accordent bien et je l'imagine aisément porté pour un concours, ou un spectacle. Je trouve qu'il irait particulièrement bien à une Raymonda.
Il m'a fallu 6 heures de travail supplémentaire pour tous ces éléments de décoration.
Ce qui porte en tout à 22 heures le temps de réalisation de ce tutu professionnel.
Ainsi s'achève ce pas à pas. Cette réalisation m'a apporté la plus grande des satisfactions car j'ai atteint mon "Everest" couture et le résultat est à la hauteur de l'investissement que j'y ai mis.
Je précise que ce tutu "prêt à porter" est en vente sur ma boutique. Il serait parfait pour une Raymonda, Aurore ou encore Paquita !
Je vous souhaite une agréable semaine et vous dis à bientôt.
Coudre un tutu professionnel - Part 2. : le tutu
Bonjour,
Ravie de constater que mon petit feuilleton "tutuesque" vous intéresse, je continue aujourd'hui avec le plus gros morceau : la confection du tutu plateau.
L'offre de tutus confectionnés de façon artisanale, en France, à la demande et sur mesure est plutôt rare. Si vous recherchez le tutu de vos rêves, je vous donne rendez-vous sur ma boutique en ligne : https://terpsi-boutique.fr/
Je profiterai de ce second opus pour faire un zoom sur la méthode que j'ai définitivement adoptée pour froncer les mètres de tulle (une quarantaine de mètres pour un tutu...), après avoir essayé bien des techniques.
Côté fournitures :
Pour résaliser le bas du tutu, il vous faut :
- du tissu dans les mêmes teintes que le bustier
- du tissu pour la doublure (ici du drap de coton épais). Il ne faut pas un tissu trop fin ou fragile car la culotte supporte le poids des 12 volants de tulle !!!
- du tulle raide : j'utilise des bandes de 4 mètres de long (sauf pour les 3 mini volants de la culotte), dont la largeur s'échelonne de 35 à 8 cm.
- de l'élastique à frou-frou
- de l'élastique plat étroit (6 mm ici)
- du fil épais
- du gros fil de pêche
- un pied presseur spécial "cordon"
- des clips de fermeture pour sacs plastique.
Côté réalisation :
Première étape, la culotte. Elle est constituée de deux pièces doublées, assemblées en leur milieu. Sur ces pièces, on vient surpiquer des lignes qui serviront de guides à la pose des volants successifs. L'ordre de pose est important : il est bien pensé pour ne pas être gênée par les volants déjà cousus quand on pique à la machine. En suivant bien l'ordre que j'indique ici, le côté déjà cousu se trouve troujours à votre gauche, et rien ne vient donc "bourrer" au milieu de la MAC.
On commence par poser le second volant en partant du haut. Ce volant sera cousu dans le sens de la culotte, c'est à dire à plat, bord vers le haut.
On prend donc le morceau de tulle destiné à ce volant pour le froncer.
Et c'est là que je vous dévoile ma super technique pour froncer tout ce tulle ! Je peux vous dire que j'ai tout essayé depuis des années jusqu'à trouver la technique ultime :
- Technique classique du fil de fronce : impossible le fil casse quand on tire dessus.
- Technique du double fil de fronce : très fastidieux quand il s'agit de ramener 4 mètres de tulle à 90 cm environ.
- Technique de l'élastique qu'on tire en le piquant : pas possible, ça ajoute trop d'épaisseur et difficile de trouver de l'élastique qui s'étire autant de toute facon.
- Achat d'un pied fronceur censé plier, ou froncer le tissu tout seul :
Une cata! J'ai d'abord acheté un pied universel qui m'a à moitié broyé ma machine, puis achat du vrai pied janome qui va sur ma machine (une blinde, on peut le dire) pour un résultat plus que moyen puisque ma machine peine avec ce pied et que les fronces sont bof-bof (pas assez froncé pour un tutu plateau, même avec le réglage maximum).
Donc, pour finir, j'ai regardé des sites anglophones de "madames qui font des tutus" (je vous conseille notamment d'aller jeter un coup d'oeil au travail de Barbara qui est juste merveilleux, une vraie inspiration, en cliquant sur le lien !!!) et j'ai réussi à reconstituer la technique suivante, inspirée et déduite de leur méthode (car les sites ne sont pas forcément très explicites sur le sujet), avec des petits aménagements perso.
Cette technique de fronçage est formidable, surtout quand on a une grande longueur que l'on doit beaucoup froncer ! On peut aussi l'utiliser sur du tissu, comme la mousseline par exemple.
Il vous faut du fil de pêche. Mais pas du petit fil tout fin, non, du bon gros fil de pêche bien solide et bien épais !
Ensuite, il faut équiper votre machine d'un pied presseur spécial "cordon" et régler votre point sur zigzag large et assez long.
Vous coupez un morceau de fil de pêche de la longueur souhaitée pour votre volant + environ 3 cm de marges.
Et vous clipsez une extrémité de votre fil. J'utilise les clips pour fermer hermétiquement les sacs plastiques (Ikéa). Il faut que le fil de pêche soit bien maintenu dans le clips, vous allez comprendre pourquoi.
Vous placez le fil de pêche dans la gouttière centrale du pied presseur, en positionnant le clips derrière.
Puis vous placez votre tulle.
Et vous commencez à piquer. Le zigzag passe de part et d'autre du fil de pêche. Au fur et à mesure, vous tirez doucement sur le fil.
Et vous constatez que le tissu se fronce tout seul à l'arrière du pied presseur (Ô miracle !).
Et on continue gentiment comme ça jusqu'au bout. D'où l'intérêt du clips qui évite que le fil de pêche ne se fasse la malle, car là, adieu les fronces !!!
C'est magique, ça fronce tout seul à la longueur désirée, il suffit de tirer sur le fil de pêche au fur et à mesure. Arrivé au bout, on sécurise le tout avec le second clips et on égalise bien toutes ses jolies fronces, avant de passer un petit coup de fer pour aplatir le volant.
Puis, on peut l'épingler à la culotte, sur sa ligne de couture.
Il n'y a plus qu'à piquer le volant à la culotte, puis on retire les clips et on enlève le morceau fil de pêche, qui sera utilisé pour tous les volants.
Pour un tutu comme celui ci, on pique les volants au point droit. Pour un tutu stretch, on les pique au zigzag pour garder l'élasticité.
L'étape suivante concerne le volant n°1, celui qui sera au dessus du tutu. Ici il est en tulle écru, car j'ai choisi d'alterner tulle orange et tulle écru pour avoir un rendu un peu pastel. J'ai choisi aussi de ne pas froncer ce volant supérieur mais d'utiliser le double plissage, à savoir un double enroulé d'environ 2 cm.
Ce qui donne un résultat bien régulier.
Ce volant supérieur est ensuite piqué sur la culotte, sur la première ligne guide et de la même façon que le volant n°2.
Ensuite on repasse bien le tout, et pour ne pas froisser le travail, j'ai fait une piqure à points longs pour maintenir les plis en place pendant que je m'occupe des volants suivants.
Voilà l'envers du travail à la fin de cette étape.
Il s'ensuit le fronçage repassage et couture des 6 volants suivants, sur le même schéma que le volant n°2, à la différence près que les volants sont cousus "la tête en bas", c'est pour ça que le tutu va remonter et bien rester "en l'air".
Ici, volant n°4 en cours de pose, les épaisseurs se succèdent... Le milieu de la machine n'est pas encombré si l'on suit bien l'ordre de pose.
Sur cette photo, on voit bien le volant cousu "la tête en bas". On remarque aussi qu'avant d'attaquer la pose des volants 3 à 6, j'ai posé un petit élastique à frou-frou (plus doux je trouve que le volant de tulle préconisé sur le patron) sur les tours de cuisses, en ménageant une "coulisse" qui sera destinée à insérer une petite laminette pour que la culotte ne baille pas.
Voilà, une petite vue du profil à 6 volants...
Et voilà les 8 premiers volants cousus, il en reste 4 à poser ! Le tutu est maintenant volumineux, et j'ai donc épinglé les épaisseurs à la culotte pour les aplatir un minimum et pouvoir continuer mon travail (on aperçoit une ou deux épingles en bas de la photo).
A ce stade, il faut refermer le tutu en cousant le dos de la culotte, de l'entrejambe jusqu'au volant n°8. Le reste se fixera avec des crochets. Il faut que la culotte puisse passer les hanches !
Puis on vient poser le volant n°9, c'est le dernier qui fait tout le tour. Les volants 10, 11 et 12 sont juste destinés à couvrir les fesses. Ils sont plus courts et j'ai choisi de les plisser comme mon volant n°1.
Voilà ! Tout y est !!!
Puis, je viens passer mes petits élastiques dans les coulisses du tour de cuisse avant de coudre l'entrejambe. Il faut ensuite faire la jonction de chaque volant, en les cousant à l'arrière, pour ne pas que le tutu s'ouvre. Il faut veiller à laisser la place pour l'enfilage, donc les volants ne sont pas cousus jusqu'en haut, comme on le voit sur la photo qui suit.
Je défais ma piqure à grands points qui maintenait en place le volant n°1 et admire mon tutu qui s'épanouit telle une jolie fleur !!!
Je m'envole un peu, mais je vous assure que c'est vraiment un moment d'intense satisfaction !
Cette photo vous montre bien l'intérieur de la culotte avec toutes les strates de tulle et l'ouverture à l'arrière.
Bon, ben alors, c'est fini me direz-vous ?!
Eh bien non, car à ce stade, si on enfile ce bas de tutu, on obtient ceci :
Houlàlà, mais ce n'est pas plat du tout ! Le tutu est très volumineux et remonte vers le haut (vouvs vous souvenez, c'est parce que les volants sont cousus la tête en bas !).
Il va donc falloir faire en sorte qu'il s'aplatisse. Sur les sites anglosaxons des "madames qui font des tutus" ça s'appelle "to tack a tutu" : "clouer un tutu".
Cette opération consiste à fixer les volants les uns aux autres pour les solidariser. On peut le faire avec un pistolet à aiguille ou "swifteuse", mais mes attaches étaient un peu longues, j'ai donc décidé de la faire à la main avec du fil épais et solide. Donc on remonte le tout et on fixe ensemble les volants trois par trois : 9, 8 ,7 puis 8, 7, 6; puis 7, 6, 5 et ainsi de suite.
On voit ici un point de fixation. Cette opération prend un certain temps, mais le résultat est spectaculaire !
Tadaaaaaam !!! Impresionnant non ? Le tutu est devenu plat, et il tient tout seul !!! Pas besoin de cerclette !
Vue sur l'envers, une jolie corolle et on voit bien certains des points de fixation.
Voilà côte à côte un petit avant/après.
Maintenant, le tutu et le bustier sont terminés et prêts à être décorés avant d'être assemblés l'un à l'autre. Mais ça, ce sera pour le prochain et dernier épisode !
Bilan des opérations : 1 heure pour la culotte et 9 heures pour le tutu, ajoutées aux 6 heures du bustier, j'en suis donc à 16 heures de travail pour la confection de ce tutu professionnel !
En attendant de dévouvrir vos commentaires, je vous souhaite un bon week-end !
Coudre un tutu professionnel - Part. 1 : le bustier et la basque.
Bonjour !
L'idée me titillait depuis un moment. J'avais eu l'occasion de confectionner des tutus stretch, mais pas encore de tutu traditionnel ou "professionnel".
Véritable Everest en matière de couture, un tutu professionnel se compose de plusieurs parties, cousues séparément et assemblées puis décorées au final : un bustier, une basque, un bas de tutu (des volants de tulle cousus sur une culotte).
L'offre de tutus confectionnés de façon artisanale, en France, à la demande et sur mesure est plutôt rare. Si vous recherchez le tutu de vos rêves, je vous donne rendez vous sur ma boutique en ligne : https://terpsi-boutique.fr/
Le tutu doit à la fois se tenir et permettre à la danseuse d'être à l'aise dans ses mouvements.
Je me suis donc lancée, "pour voir", en me disant que si le résultat était à la hauteur, je pourrai le mettre en vente dans ma future boutique.
Pour bien aborder les fêtes, je vous propose donc un petit "feuilleton couture" en 3 épisodes, reportage photos de la confection d'un tutu traditionnel, agrémenté de conseils, trucs et astuces, qui pourront être utilisés en d'autres occasions, comme par exemple, comment froncer du tulle sans se prendre la tête.
Pour ce premier opus, après les traditionnelles présentations du patron et des fournitures, je vous détaillerai les étapes de la confection du bustier et de la basque.
On y va ?
Côté patron :
Pour les pièces du bustier, de la basque et de la culotte, ainsi que pour les instructions de montage, j'ai utilisé le patron M7615 édité par Mc Call. Il s'agit de la version E.
La pochette est très épaisse car elle comprend les gabarits de tous les volants de tulle, que je n'ai absolument pas utilisés. A noter que la fille qui pose pour la photo n'a sans doute jamais pratiqué la danse classique, vue la position désastreuse de ses pieds et de ses bras !
J'ai choisi une taille xs qui peut convenir à une adolescente.
Côté fournitures :
Attention, la liste est longue !
Pour la basque et le bustier uniquement, il faut :
- un tissu principal : ici un reste de shantung de soie déjà vu ici. Pas besoin d'un grand métrage, un mètre doit suffire. J'ai puisé dans mes restes puisque nous sommes sur un essai, mais jolis quand même, pour pouvoir être vendu si ça marche comme je veux.
- un tissu pour la doublure : j'ai trouvé dans mon stock un peu de coton dans les mêmes tons que mon tissu principal, que j'ai complété avec un autre tissu pour la doublure de la basque.
- du biais, pour cacher certaines baleines et pour la ceinture intérieure de la basque.
- du gros grain, pour la ceinture extérieure de la basque.
- des baleines : j'ai utilisé ici des baleines à coudre et des baleines plastique, j'y reviendrai.
- de la ficelle à passepoil.
- de l'élastique.
- des bandes à crochets.
Côté réalisation :
Tout commence par la découpe des pièces du bustier, dans le tissu principal et dans la doublure. Chaque pièce est assemblée avec sa doublure par un surjet 3 fils large. Les deux pièces latérales du devant sont coupées dans le biais pour faciliter le mouvement.
Il faut ensuite assembler les pièces les unes avec les autres. Les marges de coutures sont de 1,5 cm. Il faut bien aplatir les coutures au fer. On laisse une ouverture au niveau du décolleté pour faciliter la pose de la parmenture.
Une fois les pièces assemblées, on passe au baleinage.
Si l'on veut le faire dans les règles de l'art, il poser des petits conduits, ou coulisses, dans lesquels on vient glisser les baleines. Pour un tutu, on préconise d'utiliser des baleines acier ou plastique pour la partie avant et la partie arrière du bustier car elles ne sont sollicitées que dans une direction. Pour les côtés et la baleine centrale, il vaut mieux utiliser de la baleine métallique spiralée qui peut bouger dans tous les sens.
En pratique, mes baleine spiralées étaient trop courtes, et je n'ai pas pu les utiliser, il faut que j'en achète au mètre et non prédécoupées. J'ai donc utilisé de la baleine à coudre pour les deux coutures du devant, que j'ai ensuite recouvertes d'un biais pour le confort de la danseuse. Pour le reste, j'ai formé mes coulisses en assemblant mes marges de couture entre elles, puis j'y ai inséré des baleines plastique, avant de rabattre et de surpiquer la coulisse.
Une fois baleiné, j'ai confectionné un passepoil que je suis venu poser au bas du bustier pour avoir une belle finition, en portant une attention toute particulière à la pointe.
Le haut du bustier est quant à lui terminé par une parmenture qui est cousue, sous piquée, puis surpiquée après repassage.
Pour terminer le bustier, on vient coudre les bretelles élastique, et soit des bandes à crochets comme ici, soit des crochets que l'on pose un par un.
Vient ensuite la réalisation de la basque, doublée sur le même principe que le bustier. L'intérieur de la ceinture est en biais, l'extérieur en gros grains. Le bas est ici simplement ourlé. On y fixe également des crochets.
Il est ensuite temps d'assembler le bustier à la basque. Les deux pièces sont cousues ensemble sur les parties du dos, jusqu'à la couture du côté.
En revanche, la basque n'est pas cousue à la partie avant du bustier, pour permettre une mobilité de la pointe quand la danseuse se tourne, se penche, se cambre.
Du coup, voici l'envers du décor, pour que vous voyiez le stratagème qui s'y cache : la basque est fixée au bustier par trois élastiques, qui permettent ainsi de combiner maintien et mouvement. Vous pouvez par la même occasion voir les bandes de biais qui cachent les baleines cousues.
Voici donc cette première partie de tutu terminée : on a un bustier baleiné, fixé sur une basque qui est destinée à accueillir le tutu, avec la partie avant qui est mobile.
Et la partie arrière où tout se tient.
Et pour terminer, une vue du dedans, entièrement doublé en coton.
Le temps passé à confectionner cette première partie est de 6 heures (je ne compte pas dans ce temps les inévitables petites séances de décousage...)
Le prochain épisode sera consacré à la réalisation du tutu plateau : avalanche de photos en perspective !
J'espère que ce petit feuilleton vous intéressera, et si vous avez des questions ou remarques, surtout n'hésitez pas.
A bientôt.
Justaucorps Angelina pas à pas
Comme écrit précédemment la saison des concours va bientôt reprendre.
Pour le premier auquel ma fille participera fin mars, les consignes sont très strictes : justaucorps à fines bretelles de couleur pastel, sans jupette, ornement, ni parure vestimentaire.
J'ai donc cherché un modèle qui puisse répondre à ces critères, tout en ayant une forme sympathique et pas trop basique.
Alors, on y va ?
Côté patron :
Mon choix s'est finalement porté sur un patron de maillot de bain ! Le Jalie n°3350 que voici :
J'ai tout de suite décelé un vrai potentiel sur ce modèle, avec son décolleté en coeur et sa jolie découpe sous la poitrine. Pour le dos bien sûr, la version B s'impose, l'autre faisant trop nageuse !
Ce sera donc ce modèle avec la version A pour le devant et la version B pour le dos !
Je ne saurais que vous recommander les patrons Jalies ! En un patron, vous disposez de plusieurs versions. Les tailles vont du 2 ans au XXL, les marges de coutures sont incluses et les explications en français ou en anglais sont très claires et illustrées de schémas ! Je n'ai pas trouvé mieux pour les justaucorps/maillots de bain et autres tuniques de danse ou de patinage !
Côté fournitures :
Un mètre de jersey coton lycra rose saumoné acheté en promo sur Bennytex.
Un mètre de doublure maillot de bain chair trouvé sur Ribes & Casals.
De la laminette (les longueurs nécessaires sont mentionnées sur le patron), du fil polyester et du fil mousse polyamide de chez Mercerie-Extra.
Côté réalisation :
J'ai décidé de doubler le justaucorps entièrement et vous propose un petit pas à pas photos de la réalisation.
J'espère que ça pourra vous intéresser.
Pour commencer, j'ai décalqué mon patron en jouant sur 4 tailles : Q pour la poitrine, R pour la taille , S pour les hanches et T pour la longueur car vous n'êtes pas sans savoir que ma fille est fine et très grande !
J'ai ensuite procédé à la coupe de mes pièces en jersey - lycra. Nous avons un devant, deux dos, une découpe devant, deux pièces pour la poitrine et deux bretelles.
J'ai fait de même dans mon coupon de doublure, hormis la découpe devant, qui sera pliée en deux donc de facto en double et les bretelles.
Toutes ces pièces sont coupées au cutter rotatif. En effet, ce type de matière ne se coupe pas bien du tout aux ciseaux. Ceux que vous voyez sur les photos font juste office de poids pour éviter que le patron ne glisse sur le tissu.
Vient ensuite un passage assez fastidieux mais néanmoins indispensable ! J'ai fait l'expérience de coudre un justaucorps doublé sans passer par cet étape et le risque est grand de provoquer des torsions dans le tissu si la doublure n'est pas parfaitement ajustée au tissu principal.
Il faut donc épingler soigneusement chaque pièce de doublure à son homologue en tissu, envers contre envers.
Voici donc toutes les pièces, doublées (devant, poitrine et dos) et non doublées (empiècement et bretelles).
Vient ensuite le moment de solidariser la doublure et le justaucorps. Pour ce faire, j'utilise ma surjeteuse, surjet 4 fils, avec les fils suivants, de gauche à droite : Un fil polyester de la couleur de mon tissur principal, un fil polyester blanc (ce fil ne se verra pas donc peu importe sa couleur), et du fil mousse polyamide pour les bloucleurs. Ce fil est doux sur la peau et très extensible. Il vaut mieux choisir des couleurs proches de celle du tissu, sans forcément être pile dans la même teinte. Il s'agit simplement que les coutures ne se voient pas en transparence.
Pour avoir testé les deux, je préfère le fil mousse polyamide, que je trouve plus doux et plus solide, au fil mousse polyester qui a tendance à se dédoubler et à casser dans la surjeteuse !
Je fais ensuite un essai de réglage sur des chutes de coupe. Ici, il nous faut un surjet pas trop serré. J'ai donc opté pour une longueur de point de 3. Le différentiel est laissé sur 1 et j'ai une tension de 3,5 sur les fils de gauche et de 3 sur les boucleurs.
Voici ce que ça donne, c'est impeccable !
Je me lance donc dans le surfilage de toutes mes pièces !
J'insiste sur le fait que c'est indispensable ! Si on se contente de tout épingler, le tissu risque de bouger à l'assemblage !
Si vous n'avez pas de surjeteuse, il est tout à fait possible de faire cette opération à la machine. Pour ce faire il vous faudra ABSOLUMENT une aiguille "stretch". Le surjet peut être remplacé par une couture zig-zag, en cousant le zig dans les deux épaisseurs de tissu et le zag dans le vide. Le bord de votre tissu doit donc être centré pile au milieu de votre pied presseur.
Avant de passer à l'assemblage de toutes les pièces, il faut encore confectionner les bretelles.
Je prends donc ma laminette et mes bandes de jersey. Je fixe la laminette au ras du bord du tissu, en tirant légèrement dessus pour apporter l'élasticité nécessaire. cette opération est réalisée à la surjeteuse, mais peut également se faire avec la technique du zig-zag décrite ci-dessus. On procèdera de la même façon pour toutes les bordures élastiquées du justaucorps (cuisses, décolleté devant et dos).
Je replie ensuite le bretelle deux fois sur elle même et je fixe le tout à l'aguille double stretch (ou au point zig-zag large, discontinu ou non, si vous n'avez pas d'aiguille double ou si vous préférez ainsi). Comme ceci :
Les bretelles sont presque prêtes, il n'y a plus qu'à retailler l'excédent de tissu sur l'envers et le tour est joué. (ci-dessous les bretelles avant découpage de l'excédent de tissu).
Pour l'assemblage, je me suis reportée aux explications très bien faites du patron. Je ne vais donc pas tout détailler ici, mais juste mes petites astuces perso !
Les deux pièces du dos sont assemblées à la surjeteuse. Je positionne le couteau à ras des surjets existants pour les éliminer afin que la couture ne soit pas trop épaisse ! C'est la meilleure méthode pour que vos quatre épaisseurs de tissus ne se fassent pas la malle à l'assemblage (d'autant plus si vous utilisez du lycra maillot de bain) ! Sans surjeteuse, utilisez le point élastique triple de votre machine et laissez le surfilage en place.
Vient ensuite l'assemblage du devant. J'ai bien suivi les instructions pour le décolleté en coeur, la fixation des bretelles au point élastique triple et les fronces sous la poitrine.
La laminette est posée sur le décolleté avec la même méthode que pour la réalisation des bretelles (pose à ras sur l'envers, puis repli, mais simple cette fois, et surpiqure à l'aiguille double).
Pour assembler mes pièces de devant entre elles, je n'utilise pas la surjeteuse car cela forme des coutures épaisses et disgracieuses qui se voient. Je préfère le point élastique triple de ma machine qui me sert à la fois à coudre entre elles les diférentes pièces et à réaliser des surpiqures qui sont à la fois esthétiques et fonctionnelles. Elles servent en effet à maintenir bien à plat et en place mes excédents de coutures.
Voici donc le devant assemblé, sur l'envers.
Sur l'endroit, on a de jolies coutures bien plates avec de belles surpiqures de finition : une sous la couture d'assemblage poitrine/découpe (pas dessus car avec les fronces il y aurait trop d'épaisseurs et ça gondolerait !), et deux de part et d'autre de la couture découpe/devant du justaucorps.
Moi, j'aime !!!
Les coutures de côtés sont réalisées avec la même méthode que pour le dos.
Puis, Je pose mes élastiques, au niveau du dos ... (Ci-dessous, on voit bien l'élastique surjeté à ras, avant d'être rabattu et surpiqué à l'aiguille double).
... Et des cuisses. Pose terminée et élastique rabattu, on obtient ceci :
Et c'est presque fini !!!
Un petit tour sur mon buste de présentation pour voir ce que ça donne...
Bon, c'est beau ! Enfin, moi je trouve que c'est beau...
D'un peu plus près, on voit bien les découpes et les jolies surpiqures.
Profitant du fait que ma fille allait justement prendre son bain, je l'ai attrapée au vol pour un essayage rapide, ce qui m'a permis de prendre les mesures pour les bretelles que j'ai épinglées sur elles (attention, ça pique quand on elève le justaucorps) !
Il ne me restait plus qu'à fixer mes bretelles dans le dos et à en couper l'excédent et c'est fini.
Enfin, presque fini, parce que je suis un peu (trop) perfectionniste, j'ai décousu la partie gauche du décolleté pour retendre un peu l'élastique parce que je trouvais que ça fronçait un peu...
Voilà, j'espère que ces explications illustrées vous ont plu et qu'elle vous seront utiles.
Ajout photos 2019 :
Pour réaliser ce justaucorps, il m'aura fallu 2 heures pour décalquer le patron, couper les pièces et les surfiler (samedi matin) et environ 4 heures pour l'assemblage (dimanche matin et après-midi).
Tutu anthurium "flying saucer" + pas à pas
Pour une fleur originale, il fallait un costume qui le soit tout autant.
D'où l'idée de tutus plats "soucoupe volante", dont voici un exemplaire.
Voici le pas à pas de la confection d'un tutu "moderne" de type flying saucer.
Commencer par fixer endroit contre endroit la bande de lycra sur l'extérieur du cercle.
Couper une bande d'élastique large de 10 cm de moins que le tour de taille de la danseuse.
Préparer le tour de la taille en marquant le contour du cercle (=tour de taille/2/3,14)
et couper.
Epingler l'élastique, préalablement refermé par une couture zig-zag, au trou de la taille.
Le fixer endroit contre endroit en point zig zag, en tirant légèrement sur l'élastique pour l'ajuster au tissu, on obtient alors une jupette circulaire.
Replier la bande du pourtour sur l'envers du cercle et la coudre en zig zag. Bien veiller à laisser l'ouverture.
On obtient alors ceci.
Ensuite on se munit de son tube PVC et on fait craquer ses petits doigts...
Pour procéder à l'insertion du tube dans la coulisse.
Ensuite on emboite le tube et voilà.
On obtient un joli tutu qui défie les lois de la gravité.
J'ai ici utilisé du tube PVC emboîtable, type gaine électrique, car c'est ce que l'école de danse avait en stock, mais j'ai vu que les "pros" utilisaient un cercle plus fin, qui semble toutefois indéformable, comme ceci :
Si quelqu'un sait de quoi il s'agit, je suis preneuse de toute information sur le sujet !
Tutu plateau : le prototype
Après plusieurs heures de recherches sur le net et de visionnage de tutoriels en tous genres, il fallait bien se jeter à l'eau.
C'est chose faite, avec un morceau de lycra de turquoise de mon stock, du tulle fin commandé ici, et du tulle raide acheté en rouleau à la Foir'fouille (rayon déco de mariage, il y a plein de couleurs et le rouleau de 5 m est à moins de 3 € !).
Voici le bustier, d'après le patron Jalie n°2915 modifié car j'ai attaché le buste à la basque pour faire un tutu stretch en une seule pièce.
Bien des galères pour arriver à des coutures et des surpiqûres nettes (Oh la vilaine recouvreuse qui avale le lycra), finalement résolues après maints décousages (j'ai fait l'acquisition d'un pied presseur spécifique, comme quoi un matériel adapté parfois ça aide !).
Pour faire simple :
- les coutures d'assemblage sont faites à la surjeteuse
- les élastiques sont posés à la machine plate (tuto ici)
- les surpiqûres sont réalisées à la recouvreuse (il faut bien penser à replier le surjet intérieur et à l'épingler avant de piquer).
- l'assemblage du bustier à la basque est fait en deux temps, d'abord au point zig-zag mais je pense qu'à la surjeteuse c'est possible aussi) puis après repli sur surjet j'ai fait une surpiqûre au point de chaînette de la recouvreuse pour une finition nette.
En résumé, C'est plutôt difficile mais pour une première fois le résultat final me plaît assez.
(Vous remarquez également mon joli buste de présentation home made, découpé dans un grand calendrier de bureau).
Seconde grande étape, la jupe !
J'ai opté pour 9 volants de tulle en alternant le tulle souple et le tulle raide.
Les lignes de pose des volants ont d'abord été marquées au point zig-zag sur la culotte.
Ensuite il faut passer un fil de fronce, froncer à la dimension voulue et coudre le volant au point zig-zag sour la culotte en suivant bien la ligne de pose.
Une attention particulière est nécessaire car chaque volant à une taille différente (du plus large sur le dessus au moins large en dessous) et il faut bien les poser dans l'ordre.
Une fois le volant fixé, on défait le fil de fronce pour obtenir une belle élasticité.
Bon, les volants sont cousus, il n'y a plus qu'à assembler la culotte au bustier (arghhh tout ce tulle !!!!), et on obtient une espèce de grose meringue en tulle !
Obtenir un tel résultat est absolument normal.
Le tutu doit ensuite être repassé ou re-repassé (le mieux étant d'avoir déjà repassé les volants froncés avant de les fixer) puis sécurisé.
Cékoidon sécurisé me direz-vous ?
Eh bien il s'agit de fixer les couches les unes aux autres afin que le tutu s'aplatisse et qu'il ait une certaine tenue.
Ici pour un tutu à 9 volants, j'ai fixé ensemble les volants 9-8-7 puis 7-6-5 puis 5-4-3 puis 3-2-1 avec un gros point tous les 10-15 cm environ.
Une fois cette opération réalisée, magie de la technique, le tutu se tient : youpi !!!
Sur cette vue de dessous on voit bien toutes les épaisseurs de tulle et leurs lignes de fixation.
Petit bilan de cette réalisation : c'est très technique, assez difficile et avec des tissus qui ne sont pas franchement évidents à travailler.
Beaucoup de temps passé à démonter et à refaire pour arriver à un résultat acceptable.
A retenir : le tulle de mariée est un peu trop mou, pour la prochaine fois, mieux vaut tout faire en tulle raide et l'effet plateau sera encore plus réussi !
Le tutu est fini, il reste une étape que je trouve fort sympathique : la décoration.
Très inspirée par ses oeuvres, j'ai donc réalisé un plateau et un plastron dans de la joli dentelle brillante trouvée tout simplement sur le marché sur un étal de tissus orientaux, une vraie mine d'or pour pas cher (5€ le mètre !) si on cherche des tissus qui ont du "bling" !
Il s'agit donc de redécouper la dentelle selon le motif voulu pour la fixer (au point zig-zag avec du fil invisible) sur un support du même tulle que le tutu.
Un fois cette opération terminée, il n'y a plus qu'à coudre le tout, à la main et à gros points pour le plateau qui vient se fixer sur le premier volant de tulle, à la machine (petit zig-zag) pour le plastron qu'on a bien sûr préalablement épinglé avec le plus grand soin !
Et comme un costume de scène doit briller, j'ai agrémenté la dentelle de strass (strass hotfix thermocollé à l'aide d'un fer à strass).
Le résultat final me plaît. J'ai utilisé 3 petites chutes de dentelle pour créer des ornements de chignon.
Certes, ce n'est pas parfait, mais pour une première fois, avec des matériaux moité récup, moitié pas cher et avec tous les démontages/remontages je trouve que je ne m'en suis pas si mal sortie...