Ma robe "Kelly watch the stars"
Bonjour,
Aujourd'hui je vous présente une robe légère et confortable que je me suis cousue pour nos vacances toscanes.
Côté patron :
Je suis partie du top "Kelly watch the stars" conçu et proposé gratuitement par Biquette (Festive road).
Plusieurs atouts pour ce modèle, qui correspondait à ce que je recherchais :
- il est conçu pour du tissu chaîne et trame,
- il est original avec ses empiècements qui permettent de mixer les tissus,
- il n'est pas compliqué à réaliser, notamment avec ses manches kimonos.
Il ne m'a pas paru très difficile d'adapter ce haut en robe, simplement en en prolongeant les côtés de façon légèrement évasée.
Côté fournitures :
J'ai choisi ce modèle afin de pouvoir utiliser un coupon de double gaze vert kaki commandé sur Tissus-Price. Pour l'empiècement, j'ai utilisé un morceau de coton fin et mou de mon stock également, dans lequel j'ai également coupé mon biais et mes bracelets de manche.
Côté réalisation :
Pas de difficultés, ce modèle est assez facile à coudre. J'ai fait une encolure avec un biais caché, et l'ourlet est aussi fait avec du biais replié sur l'intérieur, pour une jolie finition.
Voici quelques photos de cette robe, portée à Florence, dans la cour du palais Pitti.
Vous noterez que j'ai ma besace qui ne m'a pas quittée du séjour !!!
Mon verdict sur cette robe : elle est super agréable à porter, et légère, donc parfaite pour la chaleur. En revanche, les emmanchures kimono sont un peu justes pour moi et je me sens gênée aux entournures (et pour enlever la robe, je suis obligée de me contorsionner un peu...), je pense que je couperai les bracelets de manche dans le biais pour plus de confort. Si par ailleurs, j'allonge tout l'empiècement, je pense que ça aura pour effet d'ajouter de l'aisance aux emmanchures et d'abaisser les pinces poitrines qui sont trop hautes pour moi.
Mon autre petit souci vient de la double gaze. C'est un tissu effectivement très agréable mais Mamaaaa, qu'est-ce que ça marque la transpiration !!! Moi qui appartiens à la famille des sueurs à grosses gouttes, j'avoue que c'était un peu gênant... On aperçoit d'ailleurs quelques traces sur les photos, prises après la remontée des jardins de Boboli qui comportent une pente assez raide... Donc je crois que je vais limiter l'usage de cette matière (il me reste juste un coupon de jaune moutarde à écouler).
Et voilà pour cette petite revue.
Je vous souhaite un bon week-end et, le cas échéant, une bonne rentrée à vos chères têtes blondes !
Mon nouveau sac pour les vacances
Bonjour,
Ce soir je suis en vacances, youpi !!!
Une semaine à la maison, avec au programme couture et bricolage, suivie de deux semaines en Toscane.
Eh oui, lors de notre périple de l'an dernier, nous n'y avons séjourné que quelques jours, et nous sommes restés sur notre faim. Du coup cette année, pas d'itinérance. Nous nous posons deux semaines dans cette superbe région, où nous avons loué une jolie maisonnette depuis laquelle nous pourrons rayonner. Au programme, nous avons déjà Florence, Sienne, la côte...
Depuis deux ans, c'est ma besace "made in China" qui m'accompagne en voyage. Elle commençait à montrer quelques signes de fatigue, du fait notamment d'une erreur dans mon choix de matière (un simili-cuir perforé trop fin et mou). En revanche, elle est vraiment parfaite pour le voyage : sa taille permet d'y caser tout ce qui est nécessaire, y compris un ou deux guides, ses poches "soufflets" à l'avant sont très pratiques pour que tout soit bien organisé.
J'ai donc ressorti le patron et ses explications de mes classeurs pour coudre une version 2.0 de ce sac !
Côté patron :
Besace Made in China, patron gratuit avec ses explications, déjà testé et approuvé.
Côté fournitures :
Pour l'extérieur, un tissu assez épais couleur ficelle, on dirait du burlington en plus raide, peut-être du Tergal. Un grand coupon m'a été donné par une tante, il provient d'un ancien tailleur professionnel (merci Manaïck !).
Pour l'intérieur, un coton rayé restant d'un coupon qui m'a servi pour coudre une chemise à mon mari, et pour la triplure, du drap de coton épais et de l'entoilage thermocollant.
Pour les renforts (intérieurs et dessous du sac), j'ai utilisé du simili matelassé noir de mon stock.
Et enfin niveau mercerie, un passepoil en simili tressé, des anneaux, des fermoirs aimantés (que je trouve plus pratiques que les fermoirs cartable préconisés), un petit mousqueton, une fermeture éclair, des petits appliqués fleuris, des perles de rocaille et une bandoulière qui provient d'une vente privée Maje (offerte par une amie, il m'en reste encore deux, merci Sabine !).
Côté réalisation :
Après avoir découpé les nombreuses pièces qui composent ce sac, j'ai commencé par en décorer le rabat. J'avais envie d'une petite touche d'originalité, que j'ai trouvée en disposant de petits appliqués de fleurs brodées en cercle, agrémentés de perles de rocaille.
Une fois ce motif central réalisé, j'ai commencé par coudre l'extérieur du sac. A ce stade, il faut bien penser à fixer la partie femelle des fermoirs aimantés sur l'intérieur du rabat, avant assemblage de celui-ci. Pour l'assemblage, j'ai utilisé mon passepoil tressé qui souligne bien tous les contours. Toutes les pièces de tissu comprennent une triplure et certaines, comme le rabat sont également entoilées, pour donner une belle rigidité au sac (il tient déjà debout tout seul !).
Pour le fond, le simili cuir matelassé préserve le tissu des taches et de l'usure, on l'aperçoit sur cette photo.
J'ai ensuite réalisé l'intérieur de mon sac. Là encore, toutes les pièces comportent une triplure (quadriplure donc ?) que l'on peut voir sur la photo (bord supérieur du sac). La partie haute est en simili matelassé, et j'ai réalisé la poche zippée du modèle, sans oublier un étiquette à mes initiales (les étiquettes "Terpsi" étant dorénavant réservées à la boutique).
En plus de cette poche zippée qui est prévue dans le patron, j'ai ajouté un élément que j'aime bien, surtout pour les vacances : c'est un petit mousqueton, que j'ai ici attaché à ma tresse de simili décousue de sa bande de passepoil. Le tout est pris dans la couture. C'est très pratique pour attacher ses clés et éviter d'avoir à retourner tout le contenu de son sac en les cherchant ! Ca évite ausssi de perdre les clés de la location en les faisant tomber pour sortir le guide, ou le portefeuille...
Enfin, sur l'autre face, j'ai ajouté une petite poche simple que j'ai faite aux dimensions de mon téléphone, ornée d'une petite fleur en guise de rappel du motif central.
Pour finir, j'ai assemblé le sac et sa doublure, en insérant de chaque côté les passants et les anneaux qui tiendront les anses. J'ai confectionné ces passants en assemblant deux bandes de mon passepoil tressé.
La surpiqure de tout le tour est difficile car au niveau des côtés il y a beaucoup d'épaisseurs. Ma machine était en limite de ses capacités.
J'ai également posé les parties mâles de mes fermoirs sur les poches à soufflets du devant. J'aime trop ces poches, elles sont hyper pratiques en plus d'être jolies !!
Et voilà, mon sac est terminé !
Me voici parée pour la Toscane !
Je vous dis donc à très bientôt avec ce panorama pris l'an dernier sur la route vers Volterra, pour sans doute un postavrac de retour d'Italie !
Ma robe anti coup de chaud
Bonjour,
Je vous présente aujourd'hui la nouvelle robe dont je vous parlais dans un précédent post.
L'an dernier, je me suis extasiée sur le festival de robes présenté par Nadine "Comme Alice", et j'ai vraiment flashé sur un modèle en particulier.
Je m'en suis inspirée pour ma robe "vacances en Italie" de l'an dernier, mais elle est très courte. Pour les vacances c'est bien, mais pour le quotidien, je la porte très peu, et comme une tunique, avec un pantacourt (donc moyen en cas de fortes chaleurs). En tout cas ce premier essai m'a confirmé que le type de tissu utilisé, une viscose légère, est vraiment super quand il fait très chaud.
C'est donc sur ces bases que j'ai imaginé ma robe "canicule".
Côté patron :
Il s'agit du modèle Antigone de chez Urban Fairy.
J'ai d'ailleurs, au moment de la commande, profité d'une promo sur les robes, et j'ai commandé plusieurs patrons pochettes (je suis allergique aux pdf...)
Je suis ravie de cette commande ! Les patrons sont joliment emballés et surtout ils sont vraiment bien pensés. Ils taillent du 32 au 52 et surtout, point que je trouve vraiment super, il y a des lignes d'ajustements qui permettent d'adapter la longueur du patron à votre stature, avec un tableau précis de mesures. C'est génial ! Pour mon 1m85, j'ai donc ajouté, pour ce modèle, 3,2 cm au niveau de la ligne du haut et 4cm et des poussières sur la ligne du bas !
Si vous avez une taille "hors norme", très petite ou très grande je vous conseille vraiment cette marque (pourquoi n'ai-je pas commandé plus tôt ?). D'ailleurs, il y a une promo en cours - 30 % (jusqu'au 15 août).
Cette robe est féminine avec ses manches fendues à nouer (parfaites pour la team "gros bras") et son décolleté en V, mais aussi très confortable, avec une forme boule qui laisse une belle aisance au niveau des hanches.
Côté fournitures :
J'ai pris dans mon stock une jolie viscose fluide et légère commandée l'an dernier chez Bennytex. Elle est rayée, avec des oiseaux.
Je pense que pour ce modèle, il faut un tissu fluide avec un joli tombé pour éviter un effet bombonne dû à la forme arrondie.
J'ai aussi utilisé un peu d'entoilage pour la parementure du col en V.
Côté réalisation :
Pas de difficulté pour la majeure partie de la réalisation.
J'ai juste rencontré un souci avec le col en V : après entoilage, et réalisation d'une sous-piqure comme indiqué sur le livret d'instruction, le col gondolait pas mal. J'ai demandé conseille à Nadine, qui m'a indiqué ne pas avoir eu ce problème, mais ne pas avoir entoilé sa parementure. Bon, ma parementure étant faite, entoilée et cousue, j'ai tenté le coup en décousant la sous-piqure, puis j'ai cranté l'arrrondi de l'arrière du col, et j'ai juste fixé par un point à la main au niveau des épaules. Et ça ne gondole plus, donc parfait !
J'ai porté cette robe mardi, au premier jour des fortes chaleurs et elle est vraiment top ! Par contre les photos sont moyennes car prises en selfie en intérieur...
Vue de face,
De profil, avec les jolies manches fendues et nouées,
Et de plus près pour vous montrer les jolis oiseaux.
Bilan plus que positif pour cette robe, au final rapide et facile à coudre.
Je réfléchis déjà au tissu de mon stock que je pourrais utiliser pour m'en coudre une seconde...
Et pour terminer, ma dernière mise en couleur d'aquarelle, avec le croquis de base, une étape intermédiaire sans les contours, et le dessin terminé.
J'ai utilisé pour le ciel une technique qui consiste à saupoudrer de sel de table l'aquarelle encore mouillée. L'effet crée est très sympa je trouve !
Bon courage pour affronter ce dernier jour de canicule, et à bientôt !
Ma jupe "Oiseaux de Paradis"
Bonjour,
Après une escapade gemano-alsacienne ce week-end, me voici de retour avec l'arrivée de la chaleur.
Je vous présente aujourd'hui une jupe légèrement évasée, parfaite pour la saison !
Côté patron :
j'ai repris le modèle 126 du magazine Burda de septembre 2009 :
Déjà cousue et présentée ici, cette jupe me plait bien car elle a pour moi la bonne longueur et la bonne ampleur. Elle est en passe de devenir mon basique de jupe pour le boulot !
Côté fournitures :
Pour cette jupe j'ai utilisé une jolie viscose à l'imprimé tropical, commandée sur bennytex.
J'ai vraiment craqué sur ces oiseaux de paradis et pour le contraste de ces couleurs sur le fond noir.
J'ai également eu besoin d'un zip invisible de 18cm et pour la doublure, j'ai pioché dans un grand coupon de voile de coton noir tissé de fils lurex.
Côté réaslisation :
Pas de difficulté pour ce modèle putôt simple, rallongé de 5 cm. Il y a deux pinces longues sur le devantt et deux plus courtes au dos, la jupe se ferme sur le côté par un zip invisible et elle est entièrement doublée.
Zoom sur la doublure.
J'aime cette jupe car on peut l'assortir avec des hauts unis de couleurs variées : magenta, orange, vert, violet... Elle va avec tout, ou presque !
La voici donc ce matin, avant de partir au travail. Je la porte aveec un petit haut magenta, assorti à mes jolies pivoines qui se sont ouvertes à la faveur de ce week-end ensoleillé !
Pour la prochaine, je ferai un petit ajustement au niveau de la taille qui est un chouillas trop large (aurais-je minci ? je n'en ai pas l'impression...).
Sur ce, je vous souhaite une agréable semaine et vous dis à très bientôt !
Postavrac : un nénuphar, une Châtaigne et d'autres fleurs
Bonjour !
Voici un nouveau postavrac, pour bien débuter la semaine.
Commençons, si vous le voulez bien par une troisième réalisation de la veste kimono Nénuphar de Deer and Doe (les deux premières sont visibles ici).
C'est un mix de la version A et de la version B proposées par la marque (pas de poches, version longue avec manches simples). Je l'ai cousue dans une jolie mousseline imprimée, à l'attention de ma soeur pour son anniversaire.
J'aime vraiment beaucoup ce patron. Je trouve que cette veste peut habiller une tenue simple, et je pense qu'elle est idéale pour les petites soirées d'été. Le patron n'est pas bien compliqué et j'aime bien les découpes du col. Bref, après l'avoir cousue pour ma fille, ma belle-mère et ma soeur, autant vous dire que la prochaine sera pour moi !!!
J'ai eu le verdict ce week-end après passage du facteur dans le Nord : ma soeur est fan, surtout qu'elle vient de s'acheter un jean brut avec lequel la veste s'accorde parfaitement : je suis ravie !
Côté forme, petite baisse de régime en ce moment, je me sens un peu raplala. Peut-être du fait de la météo changeante ? J'envie la belle vie de notre Châtaigne, quie se prélasse tantôt dedans, tantôt dehors...
A 11 ans, la voilà qui devient un peu plus caline, mais toujours aussi bavarde ! Je n'ai jamais vu un chat miauler autant...
Enfin, je ne résiste pas à l'envie de partager encore un peu de couleur avec une nouvelle floraison au jardin ! Je crois que cette année est propice aux fleurs, c'est une véritable explosion, avec chaque semaine de nouvelles éclosions.
Clématite "ville de Lyon", campanules printanières et pied d'arum qui vient du jardin de mes parents et qui nous offre ses premières fleurs après une plantation en fin d'été et un hiver passé sous voile d'hivernage.
Je vous souhaite une belle semaine, et vous dis à bientôt pour un post "côté boutique".
Ma blouse rétro
Bonjour !
Ca fait un moment que je n'ai pas publié et pourtant je n'ai pas chômé !
Profitant de quelques jours de congés la semaine dernière, j'ai pris le temps de coudre un peu pour moi.
Je vous présente donc aujourd'hui une petite blouse rétro que je trouve parfaite pour le printemps.
Côté patron :
Il s'agit d'une blouse mignonnette des années 40 rééditée par Simplicity. J'ai choisi le modèle A en taillant un 44 pour la poitrine et un 46 pour le bas.
Côté fournitures :
J'ai utilisé un joli coupon Robert Kaufman à l'imprimé original, commandé l'an passé aux soldes d'été.
Il m'a également fallu de l'entoilage pour la parmenture, des petits boutons (que j'ai choisis à recouvrir) et du passepoil fin.
Côté réalisation :
En remarque préalable, je veux indiquer que les patrons Simplicity sont marges de coutures de 1,5 cm incluses, et que j'ai remarqué qu'ils taillaient large et court.
Ainsi j'ai rallongé toutes les pièces de 6 cm et j'ai dû largement retailler en largeur au niveau du devant (j'ai enlevé 3 bons cm de chaque côté du devant après un premier essayage et avant montage de la parmenture).
Une fois ces ajustements réalisés tout a bien marché. J'ai apprécié le fait de ne pas avoir de manches à réaliser, tout étant d'un seul tenant. J'ai également bien aimé le fait que la pince du devant se prolonge ensuite pour venir assembler la basque. C'est à mon sens le point le plus technique de ce modèle, mais le résultat est chouette.
Zoom sur les pinces du devant avec la fameuse couture qui se poursuit sur l'assemblage de la basque (pas facile à distinguer avec l'imprimé).
J'ai également choisi de border ma parmenture d'un passepoil fin pour une jolie finition, même si je suis la seule à le savoir...
Petite vue de l'envers du décor.
On y voit mieux le système de montage de la basque, et la parmenture passepoilée.
J'ai choisi de tout petits boutons à recouvrir, et j'en ai un peu bavé pour le recouvrement car vraiment très petits, mais le résultat est sympathique !
Quelques photos prises hier (soleil dans la figure et avis de tempête sur l'Isère... )
J'aime bien cette petite blouse que je referai avec plaisir, peut-être en rallongeant encore le buste de quelques centimètres et peut-être dans un tissu plus fluide type viscose...
Qu'en pensez-vous ?
A bientôt.
Ma veste tailleur terminée et portée
Bonjour !
Aujourd'hui, je vous présente ma veste terminée et portée.
J'ai posé une doublure en satin noire, toute bordée de petits points de poste. Et j'ai également terminé mes boutonnières côté parmenture.
C'est chic non ?
Voici le rendu sur mannequin.
Avec ces boutons recouverts sur leur chaînette que j'aime vraiment beaucoup.
La voici maintenant portée ce matin !
Elle est très agréable, chaude et plutôt confortable ! Je l'aime beaucoup.
J'espère que ma série d'articles, au-delà de l'intérêt suscité, aura titillé votre envie de tester certaines des techniques ici mises en oeuvre.
Sur ce, je vous dis au revoir et à très vite, ce soir nous partons pour la montagne !
Coudre une veste avec des techniques tailleur : part. 3 - Pose et finition du col, boutonnières passepoilées.
Bonjour,
Pour bien démarrer la semaine je vous propose de poursuivre notre exploration des techniques tailleur, parce que j'ai bien avancé ce week-end.
Commençons avec les éléments de finalisation du col.
Pour ma veste, j'ai voulu une touche de chic et d'originalité, avec un col contrastant qui sera en velours ras noir. En plus j'adore l'association rose pâle et noir que je trouve très "couture".
J'ai donc assemblé mon dessus de col, avec le dessous préparé comme décrit dans mon précédent post.
Une fois les angles dégarnis et les arrondis crantés, j'ai retourné mon col et plutôt que de le surpiquer à la machine, j'ai choisi de le faire à la main avec un point 3/4 arrière.
On retrouve cette façon sur des vestes de costume ou de tailleur et j'emploierai la même technique pour mes revers. "C’est un point solide dont le pas est de 4mm mais dont le piqué arrière est de 1mm. Il présente alors de petit points (visibles ou pas suivant le fil utilisé). Il est très utilisé pour tenir les passepoils de manière invisible, mais également rabattre les doublures. Il permet de réaliser également le surpiquage des revers." (citation de Julien Scavini, dans un article passionnant sur les points tailleur).
Me voici donc à l'oeuvre.
Arrivée à mi-parcours (j'avais profité de ma pause de midi pour faire ce travail au bureau, car facile et léger à transporter), on voit la différence entre le côté surpiqué et le reste, sur le haut de l'image.
Résultat : un très beau visuel car le point donne un joli relief au bord du col.
Revenue à la maison, le col était prêt à être fixé, s'insérant entre la veste et sa parmenture. Indispensable de bâtir le tout car le "club sandwich" est assez conséquent !
Mais pas de difficultés à la pose, tout se place parfaitement et une fois les marges de coutures crantées et assemblées entre elles, le travail de préparation fait que le col se place tout seul et que les revers cassent naturellement !
Donc, pour répondre à de nombreux commentaires sur le caractère long et fastidieux de tous ces préparatifs à la main, je ne peux qu'être d'accord : une telle préparation des pièces prend du temps et peut paraître rébarbative (quoique ça ne m'a pas gênée ici car j'ai fait le travail en plusieurs "sessions" courtes) mais franchement, le résultat est vraiment, vraiment sympa. Quand on a une belle matière et un projet de veste assez chic, c'est franchement gratifiant de voir que tout se place tout seul, presque comme par magie !
Ceci étant dit, abordons le point suivant, parce que ce n'est pas parce qu'on applique des techniques de pro, qu'on ne peut pas se poiler. Voici donc venir les boutonnières du même nom : passepoilées (ok, c'est nul, je sors !).
A noter, dans l'ordre de la réalisation, les boutonnières se font avant de poser les parmentures et le col !!!
Mon modèle de veste prévoit la réalisation de deux boutonnières passepoilées en vis à vis. Dans ces boutonnières viendront se placer deux boutons reliés entre eux par une petite chaîne (franchement je trouve ce détail assez charmant !).
Après moult réflexion, j'ai choisi de partir sur deux petits boutons recouverts du même velours que mon col pour le rappel, ce qui nous donne cette petite chose, une fois le velours placé et la chaîne posée.
Mes boutons sont donc petits (1cm de diamètre environ), donc les boutonnières le seront également et c'est toujours un moment un peu stressant que de tailler dans le vif du sujet. En effet, si on se rate, ça ne pardonne pas car on est en plein milieu des devants de la veste !
J'ai donc été cette fois encore minutieuse en faisant un marquage à la fois sur l'envers de mon devant de veste, et sur l'envers de la pièce de tissu qui constituera le passepoil.
Une fois ce marquage effectué et mes pièces bien alignées, j'ai pu piquer à la machine le contour de la future boutonnière.
Sur l'envers, le contour et la future incision.
Sur l'endroit, la pièce de passepoil avec ses repères (on voit d'ailleurs que j'ai un peu dépassé, j'avais dû ne pas tracer très précisément).
On vient ensuite fendre sur l'envers, en incisant dans les diagonales pour former des petits triangles. Ce n'est pas évident car on a beaucoup d'épaisseurs à traverser.
Cette façon d'inciser va vous permettre de faire passer par le trou votre morceau de passepoil de l'endroit vers l'envers de la pièce, comme ceci.
On voit les pointes des triangles qui dépassent, et la forme bien rectangulaire ainsi obtenue.
Voilà ce que ça donne sur l'endroit avant repassage.
Puis après, une fois bien pressé et "clappée", on a un résultat bien plat sur l'endroit...
Et bien net sur l'envers !
Arrive ensuite une étape délicate (tellement que je ne l'ai pas photographiée, mais j'ai trouvé des illustrations sur le net, fort heureusement !).
Il vous faut visualiser le milieu de la boutonnière (trait noir), venir remplier chaque côté le long de cette ligne du milieu (flèches rouges) en veillant à bien être centré, à bien épingler et à bien aplatir au fer ensuite, pour enfin piquer chaque côté replié au ras de la boutonnière (traits bleus), en piquant avec, les petits triangles (on fixe ainsi toutes les surépaisseurs ensemble). Attention, on ne pique pas le devant de la veste mais juste les passepoils et les triangles !!!
Voici deux illustrations (crédit photo Deer and Doe) de l'étape du pliage...
Et de la piqure des surplus
Une fois cette étape délicate réalisée, on repasse bien, on rebascule sur l'endroit pour venir piquer le pourtour de sa boutonnière pile dans les contours (ici pas tout à fait parfait car on voit quelques points qui émergent çà et là).
Ajout du 12 février, j'ai pris le temps de vous photograohier l'envers de la boutonnière ce week-end.
Cette étape terminée, on peut tester ses boutons (ouf, ça passe !), la finition de la boutonnière côté parementure se fera à la toute fin de l'ouvrage.
Voilà, ce sera tout pour cette fois. Le prochain billet sera consacré principalement aux manches.
A bientôt !
Coudre une veste avec des techniques tailleur : part. 2 - Préparer les revers et le col.
Bonjour !
Je poursuis aujourd'hui mon exploration des techniques tailleur avec la préparation des revers et du col et notamment l'utilisation du point de chevron, que voici :
(crédit photo couture et cie).
Pour les revers, le point de chevron solidarise la toile et le tissu sur toute la surface. Il doit être invisible sur l'endroit, il faut donc bien piquer son aiguille entre les fibres du tissu principal (comme pour un ourlet invisible).
Il sert aussi à donner sa forme au revers, car on le réalise en préformant le revers sur sa main. L'objectif est que le revers roule sur lui-même comme une vague. C'est ce qu'on appelle le roulé.
Le revers sera à la fin de la réalisation repassé pour qu'il se pose bien à plat sur la poitrine, mais comme il a été conçu pour rouler, il restera une tension dans le tissu qui le fera se plaquer sur le buste.
Voici ce que ça donne sur ma veste. Comme on n'est pas sur une veste de type veste de costume, le revers n'est pas très important. Sur l'envers, mes points de chevrons, qui fixent l'entoilage et doivent, si tout va bien donner sa forme au revers.
Une fois sur le mannequin, c'est magique !!!
Sans repassage ni aucune autre manip' les revers se mettent en place tout seul.
Pour un premier essai, je dirais que ça roule pas trop mal pour moi !!!
Pour préparer le col, le point de chevron est utilisé de la même façon, c'est à dire qu'il sert à la fois à fixer l'entoilage et à préformer le col.
Après avoir lu plusieurs articles sur le sujet, j'ai adopté la méthode suivante : des piqures machine au point droit sur la base du col pour le rigidifier, à réaliser uniquement sur la toile + des points de chevrons sur la partie du col qui sera rabattue, pour lui donner sa forme.
Voici donc le col, avec les piqures droites et le début du point de chevron.
La première moitié terminée, on voit que les piqures droites aident le col à prendre sa forme.
Et l'autre moitié, avec les points cousus en vis à vis.
Voici un col bien structuré (enfin je pense), prêt à être terminé ! Je pense que l'ajout de tous ces points vient également ajouter un peu de poids et de densité et aide donc à avoir un joli tombé du col.
Prochaine étape, les boutonnières passepoilées (youhouuuu !)
A bientôt.
Coudre une veste avec des techniques tailleur : part 1- en quête des pinces parfaites
Bonjour !
Sur mon dernier billet, je vous annonçais avoir décidé de me lancer dans la couture d'une veste en m'essayant à certaines techniques de tailleur.
En effet, à force de lire des blogs, de voir des vidéos, de suivre des tailleurs de talent sur instagram notamment, j'ai eu très envie de me frotter à ces techniques, en tentant de reproduire ce que j'avais pu voir.
Comme je le disais précédemment, j'ai choisi pour ma veste un modèle Burda, en décidant de m'éloigner de certaines explications pour y substituer d'autres techniques.
Après avoir réussi à caser toutes les pièces du patron dans mon coupon de lainage ancien, j'ai décidé de ne pas utiliser d'entoilage thermocollant mais de la vraie toile. En effet, avec le temps on constate que l'entoilage thermocollant a tendance à "buller" sous le tissu. On le remarque fréquemment sur des vestes de costumes ou de tailleur, au niveau des devants, des revers et/ou du col. Ne disposant pas de toile tailleur et étant sur de l'expérimentation, j'ai utilisé du drap de coton ancien.
Ma première étape fut donc de bâtir mon entoilage sur mes pièces.
Le modèle que j'ai choisi comporte deux pinces de col, deux pinces poitrines et deux pinces dans le dos.
Je vous présente ici les techniques utilisées pour tenter d'obtenir une pince parfaite.
Tout d'abord, après avoir marqué mes pinces sur l'envers du tissu, j'ai décidé de les reporter sur l'autre face en utilisant la technique du bâti bouclette, que j'ai également employée pour marquer tous les repères du patron.
C'est un point qui se fait de droite à gauche en alternant un point serré et un point lâche, qui doit former une bouclette. On trouve sur de nombreux sites l'explication de ce point. Sur les pinces on obtient ceci, (ici sur les pinces de dos, donc lainage sans entoilage) :
Le point traverse les deux pièces superposées. Il suffit ensuite de tirer sur les morceaux qui s'écartent alors grâce aux bouclettes.
Et l'on vient couper entre les deux épaisseurs du tissu (ici mes bouclettes étaient limite trop petites...), et on obtient un marquage de la pince absolument identique des deux côtés).
On peut ensuite repasser la craie tailleur sur l'envers avant de piquer la pince.
Pour piquer une jolie pince, surtout pas de point d'arrêt, on pique du bord du tissu jusqu'à dépasser la pointe de deux-trois points puis on noue l'extrémité du fil.
Sur une pince de col, on obtient ceci :
Tout le travail consiste ensuite à bien aplatir la pince. Pour le côté entoilé, on va essayez de minimiser les épaisseurs de tissu, dans un premier temps en fendant la pince aussi haut que possible...
...Et en l'écartant au fer (uniquement sur l'envers)...
...Puis on va venir dégarnir l'excédent de marge de couture au niveau de l'entoilage en coupant aux ciseaux à quelques millimètres de la couture.
Après un coup de fer, on obtient ceci, ce qui est déjà très bien !
Pour les pinces de dos, sans entoilage, donc, on procède pareillement en zappant l'étape de dégarnissage.
On pique, (on voit bien les fils noués ci-dessus), on fend et on écrase au fer.
Viennent ensuite les techniques ultimes !
La première est le repassage en utilisant un "clapper" qui est un outil du tailleur qui sert à bien aplatir les coutures. N'ayant pas ledit outil, j'ai tenté avec un bête tasseau de bois, et le résultat est déjà bluffant !!
Donc, on va repasser sa pince déjà pré-aplatie grâce aux opérations précédentes, cette fois sur l'endroit, avec une pattemouille, attention vapeur garantie !
Ensuite, on enlève la pattemouille et rapidement, on vient appliquer son tasseau/clapper, en appuyant dessus quelques secondes.
Résultat bluffant, la couture se trouve complètement aplatie.
Cette technique peut s'utiliser sur toutes les coutures, notamment au niveau des découpes. Ici à gauche du crayon une couture juste repassée et à droite elle est repassée et "clappée": on voit bien que le trait de couture est moins profond côté droit !
Je pense que ça s'apparente à un blocage "minute" : la couture est raplatie à chaud puis refroidie et pressée en même temps. Cette technique fonctionne vraiment bien sur un lainage (fibre animale naturelle). J'ignore si elle fonctionne sur du coton ou du synthétique... A tester !
Pour couronner le tout, le fin du fin dirais-je, on vient coudre les surplus rabattus de la pince au point de chausson, comme ça on est certain qu'avec le temps ça ne bougera pas et ne formera pas de "rebiquette". Là encore, on trouve plein d'explications du point de chausson sur le net, c'est un point de maintien croisé qui est invisible sur l'endroit du tissu.
Et voici sur ma pince dos en cours de "chaussonnage" :
Et sur une pince de col du devant terminée.
Alors, elle est pas belle la vie ? Avouez que l'on n'est pas loin de la perfection non !?
Nous sommes bien d'accord, ce sont des techniques qui exigent du temps, avec beaucoup d'opérations à la main. Impensable de les mettre en oeuvre à chacune de nos cousettes, mais je trouve que c'est tout de même intéressant pour des pièces comme un manteau, une veste...
Vous verrez sur les points techniques suivants que finalement la machine à coudre est peu utilisée, à part pour les coutures d'assemblage.
Prochaine étape, la préparation du col et des revers !
A bientôt.